Les différents procédés de photographies

Inventeur : Joseph Nicéphore Niépce.
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Procédé :
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Sur une plaque d’étain recouverte de bitume de Judée, substance qui durcit à la lumière.
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Après exposition très longue (plusieurs heures), les parties non exposées sont dissoutes avec de l’huile de lavande.
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Résultat :
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« Point de vue du Gras », première photographie permanente au monde.
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Limitation :
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Image peu contrastée, procédé extrêmement lent et peu reproductible.
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➤ Présentation
Le daguerréotype est le premier procédé photographique public, inventé par Louis Daguerre en 1839. Il produit une image unique sur une plaque d’argent polie, sans négatif.
➤ Principe technique
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Plaque de cuivre recouverte d’argent, polie comme un miroir.
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Sensibilisation aux vapeurs d’iode → formation d’iodure d’argent sensible à la lumière.
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Exposition directe à la lumière (temps d’exposition de quelques secondes à plusieurs minutes).
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Développement à la vapeur de mercure.
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Fixage dans une solution de sel marin ou de thiosulfate de sodium (hypo).
➤ Avantages
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Détails extrêmement précis (grossissement possible à la loupe sans perte).
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Tirages d’une finesse incomparable pour l’époque.
➤ Inconvénients
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Image unique (pas de reproduction).
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Fragilité extrême.
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Utilisation de substances toxiques (mercure).
➤ Anecdote
La France a acheté le brevet pour l’offrir « libre au monde entier »… sauf en Angleterre !

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Inventeur : William Henry Fox Talbot.
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Procédé :
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Papier enduit de sel de table (chlorure de sodium) puis de nitrate d’argent.
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Rendu :
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Tonalités chaudes (bruns, rouges).
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Texture du papier visible, donnant un aspect doux.
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Usage :
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Tirages de négatifs calotypes.
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Inventeur : John Herschel (conceptualisé).
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Procédé :
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Utilise des colorants naturels extraits de plantes, de fleurs, de fruits (betterave, épinard, curcuma, mûre, etc.).
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On enduit un papier du pigment, puis on expose un objet ou un négatif au soleil.
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Temps d’exposition :
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Très long : plusieurs jours à plusieurs semaines.
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Résultat :
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Images très douces, fragiles (s’effacent avec le temps).
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Intérêt :
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Écologique, artistique, expérimental.
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➤ Présentation
Inventé par William Henry Fox Talbot en 1841, le calotype repose sur le principe du négatif/positif sur papier, permettant la reproduction multiple.
➤ Principe technique
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Papier enduit de chlorure d’argent.
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Sensibilisation par une solution de nitrate d’argent et d’acide gallique.
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Développement chimique après une brève exposition à la lumière.
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Production d’un négatif papier, puis tirage par contact sur papier sensibilisé.
➤ Avantages
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Multiplication des images possibles.
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Plus souple et léger que les plaques métalliques.
➤ Inconvénients
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Moins de netteté que le daguerréotype (fibres du papier visibles).
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Procédé plus complexe, breveté donc coûteux.

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Inventeur : Sir John Herschel.
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Procédé :
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Sensibilisation du papier avec des sels d’or.
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Après exposition, les images se forment en teintes dorées ou brunes.
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Particularité :
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Très belle stabilité chimique, mais procédé délicat et peu diffusé.
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Inventeur : Louis Désiré Blanquart-Evrard.
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Procédé :
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Utilisation du blanc d’œuf pour fixer le nitrate d’argent sur du papier.
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Avantages :
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Permet des images très fines et très contrastées avec un aspect brillant.
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Utilisation :
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Très populaire pour les cartes de visite photographiques entre 1855 et 1890.
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Artistes associés : Corot, Daubigny.
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Procédé :
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Hybridation entre la gravure et la photographie.
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Une plaque de verre est enduite d’un vernis opaque.
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L’artiste grave directement dessus à l’aiguille ou au pinceau.
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La plaque est ensuite utilisée pour produire des tirages photographiques par contact.
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Usage :
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Démarche artistique, entre dessin, gravure et photographie.
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➤ Présentation
Inventé par Frederick Scott Archer, ce procédé utilise une émulsion de collodion sur verre, nécessitant un traitement immédiat (humide).
➤ Principe technique
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Verre nettoyé et enduit de collodion (solution de nitrate de cellulose dans l’alcool/éther).
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Sensibilisation dans un bain de nitrate d’argent.
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Exposition rapide.
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Développement avec une solution de sulfate de fer.
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Fixage au thiosulfate.
➤ Avantages
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Netteté exceptionnelle.
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Temps d’exposition beaucoup plus courts.
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Coût moindre par rapport au daguerréotype.
➤ Inconvénients
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Développement immédiat obligatoire (nécessite un laboratoire portatif).
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Matériel lourd et délicat.
➤ Anecdote
Les photographes de la Guerre de Sécession (comme Mathew Brady) utilisaient tous ce procédé en extérieur avec des « chariots-laboratoires ».

Nom de l’inventeur :
Alphonse Poitevin (France)
Principe
Poitevin découvre que le bichromate (de potassium, le plus souvent) a la capacité de rendre une gélatine insoluble sous l’effet de la lumière.
En ajoutant du charbon (pigment noir) à cette gélatine, il met au point un procédé d’impression photographique ultra-durable et d’une qualité d’image exceptionnelle.
Lors de l’exposition, la lumière durcit la gélatine :
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Plus la lumière est forte, plus la gélatine retient le pigment.
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Après l’exposition, les parties non durcies (non exposées à la lumière) sont éliminées par lavage, formant ainsi l’image.
Ce qui est imprimé
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Une image en relief.
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Là où la lumière a frappé, la gélatine est plus dure et retient plus de pigment, créant des zones denses et riches.
Avantages
Grande richesse de tons (des noirs très profonds jusqu’aux gris délicats).
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Durabilité exceptionnelle (pratiquement inaltérable avec le temps).
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Pas de grain visible comme en photographie argentique classique.
Usage
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Très apprécié pour la photographie de portrait haut de gamme.
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Utilisé pour produire des œuvres photographiques conçues pour durer des siècles sans altération.

➤ Présentation
Variation bon marché du collodion humide, le ferrotype produit une image positive directe sur une plaque de fer noire.
➤ Principe technique
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Plaque de fer laquée noire, enduite de collodion.
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Sensibilisation au nitrate d’argent.
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Développement immédiat.
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Résultat : un positif direct apparent par le fond noir.
➤ Avantages
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Rapide et très économique.
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Très populaire pour les portraits souvenirs (foires, armées).
➤ Inconvénients
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Qualité inférieure au daguerréotype.
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Moins durable si mal conservé.

➤ Présentation
Le procédé standard qui domina la photographie argentique pendant un siècle : inventé par Richard Maddox puis industrialisé par Eastman Kodak.
➤ Principe technique
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Émulsion de bromure d’argent en suspension dans de la gélatine.
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Déposée sur plaque de verre ou pellicule flexible (celluloïd).
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Exposition très rapide.
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Développement et fixage standardisés.
➤ Avantages
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Maniement facile (films secs).
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Industrialisation de la photographie.
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Base de toute la photographie argentique jusqu’à l’arrivée du numérique.
➤ Inconvénients
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Sensibilité parfois irrégulière dans les premiers temps.
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Détérioration possible des premiers supports en nitrate.

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Inventeur : William Willis.
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Procédé :
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Papier sensibilisé avec du sel de platine.
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Révélé par un traitement chimique réduisant le platine pour former l’image.
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Particularité :
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Large gamme de gris subtils, rendu mat, longévité exceptionnelle (supérieure à tout autre procédé).
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Utilisation :
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Très recherché pour les portraits haut de gamme.
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Inventeur : Karl Klic (en s’inspirant d’Henry Fox Talbot).
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Procédé :
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Reproduction de photographies sous forme de gravures en creux sur plaques de cuivre.
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Impression par encrage et passage sous presse.
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Usage :
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Très prisé pour les livres d’art et les publications de luxe avant l’avènement de la phototypie industrielle.
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Inventeur : Théodore-Henri Fresson.
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Procédé :
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Procédé au charbon direct.
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Gélatine pigmentée et sensibilisée par du bichromate.
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Développement par lavage partiel, sans solution chimique de fixation.
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Caractéristiques :
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Images au grain fin, tons chauds, extrêmement durables.
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Spécificité :
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Secret de fabrication jalousement gardé par la famille Fresson encore aujourd’hui !
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➤ Présentation
Premier procédé commercialement viable pour produire des photographies couleur, inventé par les frères Auguste et Louis Lumière.
➤ Principe technique
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Plaque de verre recouverte de micrograins de fécule de pomme de terre colorés (rouge, vert, bleu).
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Recouverte d’une émulsion noir et blanc panchromatique.
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Lumière traversant les grains colorés et exposant la couche sensible.
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Développement inversible pour obtenir une image positive.
➤ Avantages
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Première vraie « photo couleur » accessible.
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Rendement des couleurs doux et artistique.
➤ Inconvénients
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Faible sensibilité (longues poses nécessaires).
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Aspect pointilliste (visible sous grossissement).